Il est amusant de constater l'incroyable tolérance - voire même l'irrésistible attraction- des américains pour des "héros" intempestifs et destructeurs, "du moment qu'ils ont fait quelque chose" ... Comme si le mouvement était une valeur en soi, bien plus que la pensée, ou simplement l'intention.
Buffalo Bill est un génocidaire indépendant qui, à l'instar des autres, n'a pas pris de grands risques pour accomplir ses "missions", mais, "parce qu'il a beaucoup galopé, il lui sera beaucoup pardonné", comme disent les évangiles US ...:-)
Ajoute à cela les bienfaits du marketing : imagine, en effet, que l'on décrive Buffalo Bill comme il était ... Son patelin n'aurait plus rien à vendre, et sombrerait dans la crise économique, n'ayant plus à offrir à ses chômeurs que de dormir sur des piles de bisons en plastique, des gilets à franges passés au soleil, et des assiettes à décalcomanies ... Finis les bistrots, les ristournes aux autocaristes, etc. Tu vois que la pensée ruine l'économie !
Il en va de même pour votre nouveau Buffalo Bill (BuffaloBush), même s'il a remplacé les bisons par les forces du mal ... Ce héro plébiscité, en peu de mois, et avec seulement d'énormes moyens (qui auraient pu être consacrés à autre chose) est arrivé à affamer l'Afghanistan, à créer un bordel invraissemblable en Irak (à l'avantage des islamistes qui instaurent "leur" ordre, et notamment sont en train de réorganiser tout l'enseignement, on voit dans quel sens) ; à se mettre la moitié du monde sur le dos, etc. Il vient de repérer ses nouveaux troupeaux de bisons : la Corée du Nord et l'Iran, et ses chevaux piaffent déjà d'impatience ...
Un bon marketing, nous l'avons dit, veut du mouvement. Aux USA, et ça, ils l'ont ... Mais encore faut-il être attractif et faire des cadeaux. Pour le cow boy moyen, la diminution de l'impôt est sans doute un geste sympathique, mais faire cela au moment où l'Amérique et le pays le plus endetté du monde est un pari un peu risqué (hum ...) Un de mes amis canadiens, journaliste très attentif à l'économie, a eu cette belle formule qui résume tout : Avec Bush, c'est le blessé qui donne du sang !
Quant à relancer l'économie par ce procédé ...? Le Docteur Bush se comporte comme les médecins de Molière, qui pratiquaient des saignées à tout bout de champ, finissant par enterrer des patients exangues "mais en bonne santé" ! Economiquement, la fiscalité américaine était assez douce et ne peut donc être cause des difficultés actuelles. Peut-être pourrait-on trouver des pistes dans un certain "Budget-Défense", ou dans le manque de compétitivité des produits US ...
Il ne faut pas oublier que Bush, par son inféodation totale au lobby juif, au détriment des palestiniens, suscite de plus en plus de partisans du sacrifice total chez les musulmans, et que bientôt chaque américain aura une cible dans le dos, aussi surement que les juifs portaient une étoile pendant la guerre ... Et ce n'est pas le "bon-irakien-éperdu-de-reconnaissance-pour-le-bon-M.Bush" - personnage sans doute trouvé à grand peine par CNN après différents castings- qui nous persuadera du contraire.
Un de mes amis agronomes rentre de Palestine, où il a été voir deux grandes exploitations agricoles bio. Il ne fait pas de politique, et son rapport, essentiellement technique, est pire que tout le reste : les palestiniens ne peuvent pomper dans leur immense nappe phréatique, qui est réservée à Israel ! Ils ont donc développé certaines nouvelles plantes, dont une délicieuse tomate rampante, qui se passe d'eau ! Mais il leur est interdit d'exporter ce produit, toute exportation palestinienne devant se faire par Israel ! Il serait aussi techniquement logique de pratiquer des jachères, mais une loi israélienne prévoit que si une terre palestinienne n'est pas cultivée pendant un an, elle revient de plein droit à Israel. Mon copain ajoutait aussi qu'il est assez inconfortable de travailler dans ces deux exploitations modèles (l'une à Gaza, l'autre près de Bethléem), d'un part parce qu'on ne sait jamais quand les ouvriers arriveront, les Israéliens les retenant parfois 10 heures à un chek-point, sans autre raison que vexatoire ; mais surtout parce que les gens qui travaillent dans les champs sont toujours sous contrôle de petits reflets produits, dans le meilleur des cas, par des jumelles israéliennes, mais le plus souvent par des armes ...
Alors, on comprendra que la "feuille de route" de Buffalo Bill les laisse assez dubitatifs, surtout qu'Israel n'y marque qu'un consentement sélectif (pas de retour des palestiniens, pas ceci, pas cela ...)
L'ère du cow boy arrive à son terme. Espérons que les américaines se choisissent un/une Président(e) moins fantoche