« L’esprit Charlie » à en perdre l’esprit
Charlie a bravé les islamistes qui interdisent que l’on représente en dessin le prophète de l’islam, et a publié une caricature de Mohammed. C’est cela et rien d’autre, « l’esprit Charlie ».
Les manifestants, les médias, n’ont pas défié les islamistes, ils se sont soumis – en bombant le torse. Ils n’ont pas affiché la caricature du prophète, ils ont été la caricature de Charlie.
Cela a arrangé tout le monde de feindre être Charlie. Mais c’était un gros mensonge.
A l’opposé du paysage politique de Fourest, c’est une autre femme– je dois le signaler parce que j’écris pour elle et que j’ai beaucoup d’estime pour son courage– Pamela Geller, qui est probablement la seule héritière légitime de l’esprit Charlie. Elle a organisé un concours de dessin de Mohammed à Garland dans le Texas, que les islamistes ont voulu empêcher par un attentat de peu évité par le service d’ordre.
Mais revenons à « l’esprit Charlie »
Pour qu’il existe, cet esprit Charlie de résistance à la menace islamiste, il eut fallu que 100% des médias résistent comme Charlie. Qu’ils décident comme Charlie d’afficher la une qui a coûté la mort aux journalistes de Charlie. Ce courage, les médias ne l’ont pas eu.
Les mots des journalistes étaient « Je Suis Charlie » quand leurs actes suppliaient « Je ne suis pas Charlie, ne nous tuez pas ».
Tout comme les millions de manifestants, qui n’ont pas défilé avec la caricature de Mohammed mais avec une minable petite affichette « Je Suis Charlie ». S’ils avaient été Charlie, ils auraient eu la tête haute que les islamistes ont coupées chez Charlie.
Prétendre avoir « l’esprit Charlie » lorsqu’on se protège de la menace, c’est la vantardise du bagarreur de rue qui feint la rage et dit à ses amis « retenez-moi » tout en s’accrochant à leurs bras.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg .
👍 pour votre commentaire surtout pour Hollande qui s’est honteusement servi de Charlie à l’époque (ce qui lui a pas réussi vu la suite …).
Comme l’écrit si bien M.Grumberg c’etait et c’est une imposture . Ce qu’il fallait c’était par VRAIE solidarité avec Charlie que les journaux mettent en couverture la une de Charlie et que les gens défilent avec.
Excellente comparaison avec Daladier sur la lâcheté des Français, il a cédé à Hitler pour rien vu la guerre qui a suivi .
L’esprit de Munich est un désastre par rapport à l’islam .
J’ai oublié les détails mais il me semble bien que ce sont les médias britanniques (et beaucoup leur avaient ensuite emboité le pas ?) qui ont les premiers refusé de reproduire la une de Charlie qui a suivi le massacre de la rédaction.
Cette une où l’on voit mahomet tenir une pancarte « Je suis Charlie » et la phrase « Tout est pardonné » au-dessus. Ils s’étaient contenté de la décrire plutôt que de la montrer, pour éviter de heurter leur contingent de mahométans. Ce n’est pas l’Égypte ou la Libye, c’est le Royaume-Uni… de Chamberlain ! Le pays où désormais après chaque attentat la police diffuse des messages de menace contre…les « discours de haine » (entendre, les commentaires critiquant l’islam) et embarque de simples commentateurs internet pour avoir dérogé, via quelques mots sur un écran, au sacro-saint vivre-ensemble avec les égorgeurs.
C’est à ce genre d’auto-censure incroyable (un média de cette Europe de l’Ouest déchristianisée se soucie d’un éventuel « blasphème » !), absurde (simple dessin, même pas vulgaire) et même blessante (lendemain d’attentat) que l’on constate le basculement définitif de l’esprit européen dans cet esprit de Munich, ou la simple permanence de cet esprit.
Et c’est à cela que l’on mesure le poids du contingent mahométan cette fois-ci non plus dans les relations extérieures, mais dans les affaires INTÉRIEURES, dans nos problématiques de société ! Autrement dit, la rue arabe est chez nous, tout le prouve au quotidien. Et les médias, par leurs pratiques de déformation et d’auto-censure, en sont un puissant relai. On ne peut désormais plus s’exprimer à notre manière chez nous — tradition d’irrévérence, dessins vulgaires, offensants, humour « bête et méchant », etc. que l’on aime ou pas, tout cela a sa place dans une société de liberté d’opinion et d’expression. « Keep calm and express yourself » : les Anglais ne pourraient même plus imprimer ce slogan sur leurs mugs aujourd’hui et nous allons suivre. Les Allemands ayant déjà commencé à pratiquer la censure brutale de la parole qui critique l’islam.
Quand je m’attarde sur les réactions britanniques ce n’est pas pour dire stérilement : « De toute façon nos voisins sont pires que nous » (d’ailleurs je dis bien que nous avons plus ou moins le même type de réaction), mais pour mettre en perspective cet esprit de Munich dont vous parlez, et qui symbolise une certaine Europe. L’esprit de Munich symbolise la défaite de l’Europe des « grandes » nations (grandes par leurs apports à la civilisation moderne). Mais il symbolise aussi l’interdépendance des différentes nations en Europe et le jeu complexe d’influence entre pays voisins (pays frères, cousins, alliés, ennemis…).
La liberté d’expression et de mouvement (habeas corpus) doit beaucoup aux Britanniques, qui ont longtemps été à la pointe dans ce domaine-là. Mais aujourd’hui, à ce petit manège de la collaboration et du politiquement correct totalitaire qui nous massacre (cette politique de l’ « apaisement » qu’ils font passer pour du « pragmatisme » https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_d%27apaisement), la société britannique a une longueur d’avance.
Et on continue à l’imiter plutôt que, par exemple, de s’accrocher à cette « tradition » française férocement (paraît-il) anticléricale — autant qu’elle serve à quelque chose cette « tradition » ! Mais apparemment elle est un peu rouillée et elle n’existe que dans un seul modèle, l’anticatholicisme primaire. Charlie Hebdo étant l’une des rares publications à grande diffusion à tenter d’étendre le modèle aux tartuffes de tous bords.